Panamtours, de son vrai nom Serge, est un passionné de la faune et de la flore de son pays, le Panama. Après de nombreux voyages dans le monde entier, c’est là-bas qu’il s’est installé, et ce depuis maintenant 14 ans. Il y organise des séjours et excursions pour amener les voyageurs à la rencontre de ce pays et de ses habitants.
Nous continuons nootre série d’interviews des Experts de forums avec cette rencontre entre Amérique du Sud et Amérique centrale.
Aigle Harpie, le symbole national du pays
Quel type de voyageur es-tu ?
En fait, depuis une bonne quinzaine d’année, je ne suis plus voyageur, ou plutôt, je me “suis posé” au Panama.
Auparavant, bien sûr, j’ai parcouru à peu près tous les pays d’Europe, et en Asie, la Turquie, l’Inde, le Pakistan, le Tibet, en Afrique, le Nord et l’Ouest, d’ailleurs, je suis né et j’ai passé mon enfance en Afrique du nord, puis je suis retourné sur le continent plus tard, à plusieurs reprises, entre autres, avec le Paris Dakar, mais … rien aux Amériques.
Pourquoi ce choix de s’installer au Panama ?
L’Amérique centrale et le Panama, ce n’est pas vraiment un choix, plutôt une rencontre. Une panaméenne ayant choisi d’effectuer ses études supérieures en France ! Et un beau jour, après y avoir passé seize ans, elle a insisté pour retourner chez elle, et j’ai fait partie des bagages. J’y ai tout de suite aimé les gens, très accueillants, la nature, la végétation, toujours verte, imposante et magnifique, la faune, hors du commun, et aux portes de
Le très rarissime papillon Bleu Morpho
la capitale, en quelques minutes on peut se trouver à quelques mètres des singes, voir des Aras, des Toucans…..
Le Panama, est-ce hors de portée des petites bourses ?
Oui et non, car il faut bien sur compter le trajet aérien. Mais une fois sur place, la vie est bien moins chère qu’en Europe, on peut trouver une chambre d’hôtel à partir de trente dollars, la moyenne se situant dans les 90 dollars, on peut manger “comme les autochtones” pour 4-5 dollars, ou dans un bon restaurant pour 10 à 15 dollars.
Quel est le meilleur moment pour découvrir le pays ?
La meilleure époque pour venir au Panama est justement celle qui est la plus difficile en Europe, à moins d’être un mordu des sports d’hiver ! C’est entre le 15 décembre et fin Avril, ce que l’on appelle ici “l’été”, la saison sèche, pas de pluies et une température moyenne de 32 degrés … à l’ombre.
Mais on peut bien sur y venir le reste de l’année, si les pluies sont violentes, elles durent peu, et le soleil sort ensuite et sèche tout rapidement.
Quels sont tes incontournables du Panama ?
Au Panama, il y a une grande diversité de lieux intéressants, selon l’intérêt de chacun, les sites historiques, de l’époque des “conquistadores”, d’ailleurs faisant partie du Patrimoine Mondial de l’Humanité, les site naturels, où on peut apprécier la végétation majestueuse, les animaux, tout de même ont été recensés sur le territoire 945 espèces d’oiseaux, 5 espèces de singes, sans parler des iguanes, des crocodiles et caïmans, et de la grande variété de mammifères, puisque on peut trouver ici des animaux aussi bien du continent nord que du continent sud.
Evidemment, on ne peut éviter de parler du fameux Canal de Panama, toujours très impressionnant de voir passer les énormes bateaux dans les écluses.
Egalement, au niveau ethnologie, sont présentes sur le territoire 7 ethnies indigènes, et aussi bien les européens que les canadiens adorent passer quelques heures dans une tribu indigène, c’est le dépaysement total, au milieu de la nature, comme vivre hors du temps.
Chez les indigènes Embera
Un mythe à propos du pays ?
Beaucoup de personnes redoutent les moustiques et les maladies.
Les choses ont quand même bien changé depuis l’époque de la construction du Canal.
Très peu de craintes à avoir, les moustiques sont rares, j’en ai vu dix fois plus en Camargue, et la “fièvre jaune” n’est à craindre que dans la région du Darien, où très peu de touristes vont car les conditions de “confort” y sont rudimentaires, là, c’est “la grande Aventure”. D’ailleurs pour venir au Panama aucune vaccination n’est requise.
Beaucoup aussi ne veulent consommer que de l’eau en bouteille, dans les grandes villes il n’y a aucun risque à boire “l’eau du robinet”, certains poussent d’ailleurs le traumatisme jusqu’à refuser les glaçons…
Les risques sont ailleurs : d’abord le soleil, ou plutôt les ultra violets, très puissants, beaucoup se “grillent”, il faut dire que le ciel est souvent voilé, à cause de l’humidité toujours présente, mais on peut se bruler la peau même dans ces conditions.
Un autre risque, tout simplement de se baigner dans l’océan, les rouleaux sont quelquefois très forts, il peut y avoir des courants puissants, et aussi on peut se faire très mal sur les coraux, en outre à certains moments il peut y avoir des méduses ou des raies, ce n’est pas dangereux mais bien désagréable.
Ce que tu aimes le plus de ce pays ?
Evidemment, la nature luxuriante, la présence d’animaux, même chez moi, les colibris font souvent des incursions dans le salon, et également passer quelques heures, quelquefois plusieurs jours, chez mes amis indigènes Embera.
Et puis ce n’est pas désagréable de porter toute l’année des vêtements légers.
Comment sont préparées les excursions que tu organises pour les voyageurs ?
Les excursions que j’organise sont bien “rodées”, mais bien sur il me faut compter au moins avec une semaine d’organisation pour pouvoir établir les contacts nécessaires et faire les réservations, d’autant que, par exemple dans le cas des indigènes, il faut souvent plusieurs jours pour parvenir à les joindre. En outre, il m’arrive aussi de me trouver plusieurs jours “hors communication”, loin de tout téléphone, et à plus forte raison d’un ordinateur.
As-tu une anecdote de voyage à partager ?
Une parmi d’autres, seulement pour indiquer que ce ne sont pas les animaux les plus gros qui sont à redouter…
Je conduisais un groupe dans les bois et à un moment notre chemin croisait celui d’une troupe de fourmis chargées de feuilles découpées, les personnes se sont arrêtées donc pour prendre des photos, puis nous sommes repartis et tout d’un coup l’une d’elles s’est mise à pousser des cris en jetant tout ce qu’elle portait et secouant les bras, je remarquais tout de suite qu’une fourmi était accrochée à son doigt, tout simplement elle n’avait pas fait attention qu’elle avait posé son bâton sur le trajet des fourmis et que certaines y avaient grimpé, la seule solution était d’arracher de son doigt le corps de la fourmi, puis d’en retirer les pinces. Car ces fourmis ne lâchent jamais prise.
Dans le passé, parait-il que les indigènes les utilisaient pour “suturer” les blessures. C’est vrai que, surtout les Embera, n’utilisent que ce qu’ils trouvent dans les bois comme médecines.
Qu’est-ce qui te plaît dans ton rôle d’Expert sur TripAdvisor ?
J’aime bien pouvoir partager ma connaissance du pays, et bien entendu communiquer mon intérêt pour l’approche des animaux tout en respectant leur habitat et leur protection. De même j’apprécie particulièrement de pouvoir conduire quelques touristes dans les communautés indigènes, toujours dans le respect de l‘environnement et de l’intégrité de ces personnes. C’est pour cela que je privilégie des groupes de moins de dix personnes.
Je voudrais aussi ajouter un commentaire, ou un “coup de gueule”, sur San Blas, puisque c’est un lieu qui revient souvent dans les demandes d’informations. Il s’agit d’un archipel au nord est du pays, composé d’environ 365 îles et îlots, qui est un territoire indigène, c’est à dire que c’est un territoire semi autonome où vivent les Kuna.
Bien sur il s’agit d’îles de sable blanc, quelquefois inhabitées, récifs coralliens, eaux limpides, poissons multicolores, le paradis quoi ! C’est aussi la description qu’en a fait Antoine, le chanteur des chemises à fleurs des années 70. C’est également ce qu’en disent plusieurs touristes qui y sont venus et laissent des commentaires et photos sur divers forums.
Mais ce n’est plus aussi vrai, je suis même agacé par cette insistance pour cette destination, qui a bien changé. J’y vais plusieurs fois par an et même si ce n’est pas pour me faire dorer sur la plage, j’en connais les réalités.
D’abord parce qu’à la longue les Kuna sont devenus trop gourmands, pour chaque déplacement il faut payer une taxe, les tarifs d’hébergements sont devenus chers pour ce qu’ils offrent, les poissons et crustacés qu’ils prétendent servir aux repas se résument souvent à une demie langouste le dernier jour du séjour, car ils ont dépeuplé les fonds marins à force de tout vendre aux bateaux de passage, aux marchands colombiens et aux hôtels de la capitale. Il faut même payer au moins 2 dollars pour prendre une photo, leur artisanat est aussi relativement cher pour la qualité qui n’est plus aussi “artisanale” que dans le passé. Et comme ils sont “seigneur et maître” sur leur territoire, ils font ce qu’ils veulent et se réservent même le droit de jeter en prison ou expulser ceux qui ne suivent pas leurs règles, très strictes, et quelquefois “arbitraires”.
Vous avez des questions en vue d’un prochain voyage au Panama? Demandez à Panamtours !